Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

jeudi 17 janvier 2013

Que faire pour le Mali ?

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On le sait, nombre d'Algériens, si ce n'est la majorité, sont opposés à l'intervention française au Mali. Une opposition qui s'est radicalisée lorsqu'ils ont appris, grâce à Laurent Fabius et non pas grâce aux autorités algériennes - lesquelles auraient bien aimé que l'on cache la chose - , que les Rafales français empruntaient l'espace aérien algérien. Cette hostilité n'a rien d'étonnant. Elle naît et s'alimente respectivement par conviction nationaliste, par mémoire historique, par ce qui reste d'anti-impérialisme dans un pays qui a bazardé sa période socialisto-non-alignée pour basculer dans le "bazarisme", et par conviction selon laquelle l'Occident, et en particulier la France, ne fait jamais la guerre sans avoir quelques arrières-pensées.

Tout cela est respectable et compréhensible. Mais, encore faut-il répondre à la question suivante : comment régler la situation au Mali ? Faut-il accepter que ce pays soit divisé ou qu'il tombe entre les mains des groupes djihadistes ? A ce sujet, comment peut-on dire tout le mal que l'on pense de la naissance d'un éventuel "Malistan" ou "Sahelistan" mais exiger que la France cesse son intervention ? Compte-t-on sur un miracle qui ferait que, soudain, l'armée malienne deviendrait plus performante ? Croit-on que des troupes africaines seraient capables de venir seules à bout des djihadistes ? Mais, peut-être que l'on se moque du sort des populations du nord-Mali. Tombouctou ? Zon qu'à se débrouiller. Quant aux amputations, aux destructions de mausolées, les concernés s'y feront...

En réalité, ce genre de situation est l'occasion de postures vertueuses. De celles où l'on rabache les principes de non-ingérence, de refus de tout aventurisme militaire et cela alors que l'on est incapable d'avancer la moindre solution concrète pour, justement, sauver l'intégrité d'un pays. Cela étant dit, la position officielle de l'Algérie reste aussi à connaître. La négociation aurait été privilégiée mais quelle négociation ? Avec des brigands qui rançonnent et trafiquent aux confins algériens ? Est-ce sérieux ?

Que faire pour le Mali : c'est donc "la" question et ce n'est pas basculer dans le néo-conservatisme que de la poser...
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